
Cas d’utilisation d’Ethereum - pourquoi et comment utiliser Ethereum ?
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- Finance
Si le Bitcoin a peut-être connu le plus grand succès en tant que crypto-monnaie, Ethereum a contribué à stimuler une partie importante de l’innovation au sein de l’espace numérique en dotant la technologie blockchain de fonctionnalités supplémentaires. Il s’agit du fondement d’une nouvelle économie numérique où l’argent, la propriété et les services existent via des réseaux décentralisés plutôt qu’à travers des banques, des entreprises ou des gouvernements. D’autres ont suivi son exemple, mais Ethereum a fait valoir son statut de pionnier pour s’imposer comme la deuxième plus grande blockchain, dont la capitalisation boursière s’élève à 444 milliards d’euros (en septembre 2025). Qu’est-ce qui explique le succès du protocole jusqu’à présent ?
Une finance programmable
La principale source d’innovation d’Ethereum réside dans les smart contracts. Il s’agit de programmes qui s’exécutent automatiquement lorsque certaines conditions préalables sont remplies. Ils constituent les fondements des applications décentralisées (dApps) qui permettent aux utilisateurs d’interagir directement sans passer par des banques, des plateformes d’investissement ou autres prestataires de services de paiement.
Ce type de désintermédiation va bien au-delà du simple côté pratique :
Paiements, virements et transferts d’argent : toute personne disposant d’un portefeuille numérique (accessible via un simple smartphone) peut envoyer instantanément des actifs numériques à travers le monde, pour un coût largement inférieur à celui facturé par les sociétés de transfert d’argent traditionnelles. Plus besoin d’attendre l’ouverture de sa banque !
Crédits : des applications comme Aave, Compound ou Morpho vous permettent d’emprunter sur la base de vos avoirs en crypto ou de prêter vos fonds pour gagner des intérêts, sans paperasse ni cote de crédit requise.
Trading et investissement : des plateformes telles que Uniswap ou OpenSea permettent aux utilisateurs d’échanger des actifs ou d’acheter des objets de collection, 24 h/24 et 7 j/7, sans intermédiaire.
Ce type d’utilisation est déjà significatif : en août 2025, le volume des transactions sur le réseau Ethereum atteignait 320 milliards de dollars selon The Block. Ce chiffre devrait augmenter avec le temps, à mesure que la tokenization des actifs gagne du terrain : la tokenization est le processus qui consiste à transformer des actifs financiers (dettes, titres voire biens immobiliers) ou des matières premières (comme les métaux précieux) en représentations numériques (tokens) négociables on-chain. Les stablecoins tels que l’USDT ou l’USDC (exemples de crypto-dollars) ont été les premiers à suivre cette tendance, suivis par l’or tokenisé (PAXG de Paxos, XAUT de Tether), et d’autres titres devraient suivre la tendance.
McKinsey prévoit que les actifs du monde réel (RWA) tokenisés pourraient atteindre une valeur de 1 700 milliards d’euros d’ici 2030. Tom Lee, associé directeur chez Fundstrat Global Advisors, estime que l’avance prise par Ethereum dans le domaine de la tokenization fait de lui « le choix de prédilection de Wall Street ». En effet, des plateformes telles que Robinhood permettent déjà aux utilisateurs d’acheter des actions tokenisées sur la blockchain, ce qui donne un aperçu de la popularité que pourrait atteindre cette pratique.
Détenir un stake dans le nouvel Internet
Ethereum ne se limite pas à l’utilisation d’applications : il vous permet également de posséder une partie de l’infrastructure elle-même. Si l’ancien Internet (surnommé Web2) est dominé par une poignée de plateformes centralisées qui monétisent les données des utilisateurs, Ethereum est au contraire conçu pour répartir la propriété et la gouvernance au sein de sa communauté. Ainsi, détenir des ETH, le token natif du réseau, c’est détenir le « carburant » qui alimente le système. Grâce au staking (le mécanisme qui sécurise sa blockchain), chacun peut contribuer à la sécurité du réseau et gagner des récompenses en retour.
Lorsque vous aidez à sécuriser le système, vous recevez une récompense (entre 3 % et 6 %). Bien que la méthode native nécessite un stake minimum élevé (l’équivalent en ETH de près de 120 000 € en septembre 2025), de nombreux prestataires de services rendent le staking accessible en seulement quelques clics et sans mise minimale, ce qui a pour effet d’élargir la participation : ainsi, non seulement les grands acteurs peuvent être intéressés, mais aussi les investisseurs ordinaires.
Concrètement, cela signifie que les particuliers peuvent désormais bénéficier de la croissance d’une infrastructure financière et de communication mondiale utilisée par les entreprises, les gestionnaires d’actifs, les studios de gaming et les plateformes culturelles.
Le fondement de nouvelles « villes »
Actuellement, la couche de base d’Ethereum traite environ 20 transactions par seconde (TPS), ce qui est relativement peu par rapport à la demande mondiale. C’est pourquoi les Layers 2 (L2) ont vu le jour. Arbitrum, Optimism et Polygon, qui composent la première vague, ont résolu ce problème en traitant les transactions sur leurs réseaux, puis en les réglant sur Ethereum. Aujourd’hui, ces réseaux traitent collectivement plus de dix fois le débit d’Ethereum.
Mais la situation a changé. Ce qui n’était au départ qu’une solution technique pour améliorer l’évolutivité est devenu un mouvement plus large : des entreprises et des institutions ont commencé à lancer leurs propres réseaux secondaires fondés sur Ethereum pour mener des activités spécifiques :
Base de Coinbase alimente des activités de finance décentralisée (DeFi).
Soneium de Sony développe des projets de gaming et d’objets de collection.
Worldcoin, co-créé par Sam Altman d’OpenAI, utilise Ethereum comme point d’ancrage pour la vérification d’identité.
Ethereum est devenu la couche de règlement fondamentale de cet écosystème en pleine expansion, le véritable socle sur lequel ces nouvelles « villes » numériques sont érigées, par sa capacité à sécuriser les transactions, à garantir leur finalité et à générer de la confiance. Même si les réseaux se multiplient, ils continuent de s’appuyer sur Ethereum pour leur sécurité et leur finalité. En cela, Ethereum est moins un concurrent des autres blockchains qu’un pilier pour une nouvelle génération d’applications financières et grand public fonctionnant on-chain, des paiements et des stablecoins aux plateformes sociales et au gaming.
En quoi Ethereum est-il si important ?
En combinant programmabilité, règlement et propriété, Ethereum permet une économie plus ouverte, plus efficace et plus inclusive que celle dominée par les intermédiaires actuels. Ses smart contracts ont déjà transformé les paiements, les prêts et le trading, tandis que son rôle croissant dans la tokenization le place au cœur de la transition vers la représentation numérique des actifs du monde réel.
Pour les investisseurs, Ethereum n’est pas qu’un simple actif spéculatif, mais un stake au cœur de cette infrastructure. Posséder des ETH, c’est détenir le « carburant » qui alimente les applications dans les domaines de la finance, du gaming, de l’identité et de la culture. Grâce au staking, cela permet également de participer à la sécurisation du réseau lui-même tout en générant des rendements. Par ailleurs, l’essor des réseaux de Layer 2 démontre que l’influence d’Ethereum s’étend bien au-delà de son propre débit : il s’agit de la couche de règlement qui sous-tend un écosystème croissant de chaînes spécialisées, d’initiatives d’entreprises et de plateformes grand public.
Cette convergence entre technologie, adoption et reconnaissance institutionnelle explique pourquoi Ethereum a conservé sa position de deuxième plus grande blockchain en matière de capitalisation boursière et pourquoi il continue d’attirer des développeurs, des entreprises et des investisseurs. À mesure que l’économie tokenisée se développe et que de plus en plus d’activités migrent on-chain, l’avantage du premier entrant, les effets de réseau et l’adaptabilité d’Ethereum lui confèrent une position unique pour tirer parti de cette croissance.

