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Image Interview: Arthur Breitman, Tezos

Interview: Arthur Breitman, Tezos

Timer8 min de lecture

  • Altcoins
  • Technologie

« Cela a pris du temps, mais Tezos rattrape son retard »

Nous avions prévu à l’origine de rencontrer Arthur Breitman à Zoug, en Suisse. C’est là que se trouve le siège de la Fondation Tezos, qu’il a cofondée. 

« Tout le monde pense que je vis là-bas », nous dit-il, à la fois amusé et légèrement exaspéré par cette idée reçue. Finalement, il nous a donné rendez-vous à Londres, dans les bureaux de Trilitech. Il s’agit d’un centre dédié à Tezos qu’il dirige, et qui œuvre à la fois sur le développement du protocole et l’accompagnement de projets tiers.

L’immeuble se trouve sur une place calme de Soho. À l’intérieur, de grandes photos représentant les premiers ordinateurs ornent les murs. L’une d’elles montre les bureaux de la Banque Impériale du Canada au Cottons Centre en 1988, remplis de vieux postes Reuters. Cette ambiance rétro-futuriste correspond bien à Arthur Breitman, passionné d’informatique et de mathématiques financières.

Pionnier de Bitcoin, malgré un passage à NYU sous la direction de Nassim Nicholas Taleb, sceptique notoire vis-à-vis des cryptomonnaies (« On se parle encore parfois, mais pas vraiment de Bitcoin », admet-il), Arthur et son épouse Kathleen gravitent dans la sphère crypto depuis ses débuts. 

La blockchain qu’ils ont imaginée en 2014 et lancée en 2017, Tezos, fait partie des rares de l’époque à demeurer actives. Son token natif, le XTZ, se classe aujourd’hui en fin de top 100 avec une capitalisation d’environ 510 millions de dollars, contre 7 milliards à son pic en 2021.

Mais Breitman reste confiant. « Le marché est surcapitalisé et sans différenciation. C’est dommage », dit-il. « Il y a beaucoup d’argent qui court après très peu de cas d’usage réels. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas », précise-t-il. « Je n’aime pas les cyniques qui disent qu’il n’y a aucune valeur ici. Il se passe des choses concrètes, mais elles sont noyées dans le bruit environnant. »

Il veut prouver que Tezos est différent : le réseau a démontré sa robustesse, et sa notoriété est solide. Les fans de Manchester United peuvent en témoigner : leur maillot porte le logo Tezos. 

Et c’est une plateforme prisée des artistes génératifs du monde entier, dont les récentes avancées (comme les réseaux secondaires destinés aux applications à fort volume) ont renforcé ses capacités.

C’est ce qui alimente la conviction de Breitman. À la question de savoir comment il voit Tezos dans cinq ans, il répond, sans hésiter : « Triomphant ».

Vous souvenez-vous du moment où vous avez eu l’idée de Tezos ?

C’était vers 2014. J’ai commencé à réfléchir à la gouvernance. À l’époque, il y avait une explosion d’idées autour des cryptomonnaies : on parlait de confidentialité, de smart contracts, de preuve d’enjeu (proof-of-stake).

Je me rappelle avoir assisté à une conférence où quelqu’un disait : « Si vous ne minez pas du Bitcoin, vous n’avez pas de voix dans sa gouvernance… » Ma première réaction a été : non, le minage n’a rien à voir là-dedans. Si suffisamment de gens veulent un changement, les mineurs doivent suivre.

En tirant ce fil, je me suis demandé : où réside réellement le pouvoir ?

Il me semblait important de pouvoir faire évoluer les protocoles, vu tout ce qui se développait. Et j’ai réalisé que Bitcoin ne disposait d’aucun mécanisme pour cela. C’est aussi l’époque où Zcash faisait son apparition. Il corrigeait un gros problème de Bitcoin. Mais personne ne voulait l’adopter.

On passait d’un modèle où les altcoins devaient enrichir Bitcoin à un modèle où on refusait d’y intégrer les innovations.

Pourquoi avoir choisi la preuve d’enjeu (Proof-of-Stake) à l’époque ?

La preuve de travail coûtait extrêmement cher, et pas seulement en énergie. En proof-of-work, il faut sans cesse gonfler l’offre : l’idée d’un approvisionnement fixe est erronée. Soit on a une offre fixe, soit on a de la sécurité, mais pas les deux. C’est une des thèses du white paper de Tezos.

Donc la question était : comment rendre le consensus moins coûteux, sans tout ce gaspillage ? La preuve d’enjeu s’est imposée naturellement. J’ai aussi exploré des idées autour du consensus social, via les réseaux sociaux. C’est une piste intéressante, encore peu exploitée.

Aujourd’hui, la majorité des blockchains utilisent la preuve d’enjeu. Quels avantages Tezos offre-t-il par rapport aux autres plateformes de smart contracts ?

Tezos a été pionnier. Il y avait Bitcoin, bien sûr. D’autres systèmes proof-of-stake existaient, mais très centralisés. Tezos a été le premier vrai proof-of-stake avec slashing (sanction des validateurs malveillants).

Il a aussi été le premier à faire beaucoup de choses peu visibles mais importantes. Très peu de projets font de la vraie gouvernance : Tezos le fait. Très peu font du vrai Layer 2 : la plupart sont très centralisés, avec des « portes dérobées ». Pas nous : on fait du scaling réel. Tezos va bien au-delà du proof-of-stake.

Quel est le profil des utilisateurs de Tezos ?

Tezos est un registre, donc anonyme. Je ne peux pas savoir qui utilise quoi, à tout moment. Mais on a une grande communauté d’artistes, très visible et active sur les réseaux sociaux, et sur les plateformes comme Objkt.com ou Teia.

On a aussi des "OGs", des premiers adeptes fidèles au projet. Et des gens dans la DeFi, le gaming… C’est assez varié.

Vous avez récemment lancé une nouvelle solution Layer-2 compatible EVM, appelée Etherlink. Pourquoi ?

J’ai commencé à réfléchir au scaling en 2021. Un peu tard. Beaucoup s’en souciaient avant.

Je voyais la blockchain surtout comme réserve de valeur. On a besoin de smart contracts, mais pas de milliers d’applications. Et les solutions de scaling proposées ne me convainquaient pas. Le sharding d’Ethereum en 2017 n’avait pas de sens.

Puis je me suis intéressé aux optimistic rollups, qui, pour moi, sont une forme de sharding, ainsi qu’à l’échantillonnage de disponibilité des données. Alors on a commencé à construire.

Le plus logique, c’était de démarrer par un rollup EVM. Cela permet d’attirer des applis déjà existantes, écrites pour l’EVM, et de les amener dans notre écosystème. C’est plus convaincant que de leur dire : « Michelson est meilleur, utilisez-le. »

Beaucoup ne veulent pas prendre ce risque. Ils veulent faire comme tout le monde. Ce rollup était donc à la fois une première solution Layer-2 et un moyen d’ajouter la compatibilité EVM à Tezos.

Plus de 50 projets se développent sur Etherlink. Quelles applications peut-on attendre ?

Beaucoup de choses autour de la DeFi dans un premier temps : des DEXs, du prêt. Il y a quelques projets de memecoins, des applications NFT, du gaming aussi.

C’est difficile. Le schéma actuel, c’est : on lance un Layer-2 avec une entreprise qui détient 95 % du token, on publie un graphique qui fait croire que c’est bien réparti (équipe, communauté, market making…), puis on balance beaucoup de tokens pour attirer la liquidité… qui finit par s’évaporer.

C’est dur de créer une liquidité durable. Avec Etherlink, on essaie une autre approche via Apple Farm : une stratégie ciblée, axée sur des actifs uniques, et quelques paires clés, plutôt qu’une dispersion.

Je ne veux pas non plus courir après les métriques pour les métriques. La liquidité doit avoir un sens. L’idée, c’est que si quelqu’un veut lancer un token sur Etherlink, il y aura de la liquidité pour l’accompagner.

Contrairement aux autres Layer-2 sur Ethereum, où les intérêts des détenteurs de tokens et du réseau divergent, Etherlink utilise XTZ : pour les frais de gas et tout le reste. C’est une extension directe du réseau Tezos.

Tezos alimente aussi des projets liés aux actifs du monde réel, comme l’uranium. Quelle est la demande ?

La tokenisation existe sur Tezos depuis 2019. Mais pour qu’un projet marche, il faut viser un grand marché, capable de générer de la liquidité. Pas 20 petits projets sans volume.

L’uranium, c’est massif. Tout le monde en a entendu parler. Et il n’y avait pas de marché accessible : on ne pouvait pas en acheter physiquement sans 4 millions de dollars. Maintenant, via Uranium.io, on peut en acheter sur Tezos, via Etherlink. C’est un actif technologique, tout comme les cryptos. Le public visé est le même. Et avec la renaissance du nucléaire, la demande va exploser, notamment à cause des data centers et de l’IA.

Tezos a annoncé Tezos X. Qu’est-ce que c’est ?

Tezos X, c’est un rollup monolithique à haut débit. Beaucoup associent le scaling par rollup à la fragmentation. Soit on est comme Ethereum (50 Layer-2 non alignés), soit comme Solana (tout en Layer-1). Mais il y a une 3e voie : rester décentralisé, sans surcharger les validateurs L1, et construire un rollup verticalement scalable.

Tezos X vise un million de transactions par seconde. Il sera compatible EVM et conçu pour les développeurs : avec JavaScript, Python, Java, .NET…

Être techniquement bon ne suffit pas toujours. Comment attirer des utilisateurs, particuliers ou pros ?

Il y a eu de belles avancées techniques chez Tezos. Mais tout n’a pas toujours été si bon.

En 2018, c’était sans doute la blockchain la plus avancée. Mais elle a pris du retard en 2019-2020. On ne répondait pas assez aux demandes de débit, de latence, etc.

Depuis 2021, on a fait un énorme travail pour rattraper ça. Donc je suis d’accord : la technologie seule ne suffit pas.

L’histoire de Tezos, ce n’est pas une techno brillante sans adoption. C’est plutôt une bonne base technologique, mais incomplète à certains égards. Et combler ces lacunes a été essentiel.

Ecrit par
Jérémy Le Bescont Author Picture
Jeremy Le Bescont
Publié le18 Avr 2025

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