Prédictions sur le cours du BTC : qui aura vu juste ?
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Lorsque Isaac Newton mentionnait « se tenir sur les épaules de géants », il faisait référence aux avancées accomplies par les grands scientifiques l’ayant précédé et sur lesquelles il avait pu s’appuyer. Cette citation, largement adoptée depuis, peut s’appliquer aux investisseurs particuliers qui recherchent l’avis d’experts au moment d’élaborer leur portefeuille. Cet article répertorie les objectifs en matière de cours du Bitcoin fournis par un large éventail de professionnels de l’investissement, issus de la finance traditionnelle et de la communauté crypto, ayant des avis éclairés quant à la manière dont le marché pourrait évoluer cette année, mais aussi dans les années à venir.
150 000 $ d’ici fin 2024
Selon Geoff Kendrick, responsable Digital Asset Research chez Standard Chartered, la banque britannique s’attend à ce que le Bitcoin atteigne 150 000 $ d’ici fin 2024. Geoff Kendrick impute la récente correction d’une part au ralentissement des apports vers les fonds négociés en bourse (ETF) Bitcoin au comptant, et d’autre part aux tensions qui sévissent au Moyen-Orient. Cependant, en raison de la nature cyclique (schémas récurrents) du marché du Bitcoin, en particulier après les halvings, il estime qu’il devrait reprendre sa trajectoire ascendante. Comptant parmi les institutions financières traditionnelles les plus optimistes quant aux perspectives à long terme du Bitcoin, Standard Chartered a fixé un objectif de cours de 250 000 $ d’ici fin 2025. Parallèlement, Geoff Kendrick estime que les apports de capitaux vers les ETF au comptant aux États-Unis augmenteront pour atteindre entre 50 et 100 milliards de dollars d’ici 2026.
3,8 millions de dollars d’ici 2030
Ark Invest fait partie des émetteurs dont le lancement d’un ETF au comptant aux États-Unis a été approuvé par la SEC (Securities and Exchange Commission) au début de l’année 2024. Cathie Wood, PDG d’Ark et fervente partisane des cryptomonnaies, envisage un avenir radieux pour le Bitcoin. En janvier, elle a ainsi prédit que son prix atteindrait 1,5 million de dollars d’ici 2030. Depuis, et suite au lancement des ETF au comptant, la société a considérablement revu à la hausse ces prévisions. Ainsi, une analyse menée par Ark et fondée sur des investisseurs institutionnels allouant 5 % de leurs portefeuilles globaux au Bitcoin suggère que son prix pourrait atteindre 3,8 millions de dollars dans le même laps de temps. À plus court terme, Cathie Wood estime que le dernier halving en date agira tel un catalyseur. Au cours de son intervention lors de la conférence Bitcoin Investor Day, elle a déclaré que ce halving aura un impact similaire à celui des événements précédents, à l’image du halving de 2020 suite auquel la valeur du Bitcoin avait augmenté de plus de 500 %.
100 000 $ d’ici septembre 2024
Robert Kiyosaki est connu pour être l’auteur du livre à succès sur les finances personnelles intitulé « Père riche, père pauvre ». Fin mars 2024, il a annoncé sur X (anciennement Twitter) qu’il augmentait ses avoirs de 10 bitcoins en prévision du halving prévu pour le mois suivant. Ses prévisions pour cette année ont varié, commençant à 300 000 $ pour être ensuite revues à la baisse et se limiter à 100 000 $ en septembre. En plus du halving et en vue d’étayer sa thèse en matière d’investissement, Robert Kiyosaki met l’accent sur divers facteurs macroéconomiques, notamment le niveau de la dette publique et de l’endettement des consommateurs aux États-Unis, le risque d’un krach immobilier en Chine et des économies au ralenti au Japon et en Allemagne.
45 000 $, voilà la valeur réelle du Bitcoin
JP Morgan, qui fait partie des rares voix dissidentes quant au prix du Bitcoin, laisse entendre que celui-ci chutera suite au halving. L’analyse des positions ouvertes sur les contrats à terme du Bitcoin (le nombre de contrats en cours qui n’ont pas été réglés) indique que le Bitcoin se situe en zone de surachat (c’est-à-dire qu’il se négocie au-dessus de sa valeur réelle) et qu’il est sujet à une correction. En se basant sur une comparaison avec les allocations mondiales en or et en tenant compte de la volatilité supérieure du BTC, la banque d’investissement estime la valeur réelle du Bitcoin à 45 000 $. Elle considère en outre le coût de production du Bitcoin, estimé à 42 000 $ suite au dernier halving en date, comme un niveau de support. Jamie Dimon, l’influent PDG de JP Morgan, est un détracteur notoire du Bitcoin qu’il juge particulièrement inutile, au même titre qu’un « pet rock », cette roche de compagnie commercialisée au milieu des années 1970.
100 000 $, le narratif autour de l’or numérique étant porteur
Anthony Scaramucci, fondateur du gestionnaire d’actifs alternatifs Skybridge Capital, estime lui aussi que le Bitcoin pourrait valoir 100 000 $, ce qui ne doit pas empêcher les investisseurs d’adopter une vision à long terme et de se préparer à des fluctuations du marché. Lors d’un entretien accordé à Bloomberg fin 2023, Anthony Scaramucci a déclaré s’attendre à ce que la croissance exponentielle des portefeuilles et l’adoption mondiale en soient les principaux moteurs, et non pas le lancement d’ETF au comptant. Sa thèse est fondée sur la crédibilité grandissante du Bitcoin en tant que réserve de valeur. Or, étant donné l’actuelle capitalisation boursière de l’or estimée à TBC mille milliards de dollars, il y a de quoi aspirer à de belles parts de marché. Par ailleurs, Anthony Scaramucci suppose que Jamie Dimon, le PDG de JP Morgan, changera d’avis au sujet du Bitcoin une fois que l’environnement réglementaire jouira d’une transparence supérieure.
Bientôt 100 000 $
Lors d’un récent échange sur X, Adam Back, cofondateur et PDG de la société de technologie blockchain Blockstream, a fait écho à la thèse de Skybridge Capital selon laquelle le narratif autour de la notion d’or numérique servira de catalyseur majeur en faveur du Bitcoin. Adam Back a souligné que de nombreux investisseurs achetant des ETF Bitcoin au comptant lèvent des fonds en vendant des ETF sur l’or, ce qui devrait avoir pour conséquence d’en réduire la capitalisation boursière. Par le passé, il avait prédit que le Bitcoin atteindrait 100 000 $ avant le dernier halving en date. Bien que le Bitcoin n’ait pas répondu à ses attentes en la matière, Adam Black pense qu’il atteindra cette barre symbolique dans un avenir proche (sans toutefois s’engager sur un calendrier précis).
90 000 $ cette année, puis 150 000 $ en 2025
Au mois de mars, Bernstein, un cabinet de recherche et une société de gestion d’actifs de premier plan de Wall Street, a revu à la hausse ses prévisions pour 2024 en les portant à 90 000 $, soit 10 000 $ de plus que ses prévisions antérieures, arguant que le lancement d’ETF Bitcoin au comptant aura un impact bien supérieur à celui du halving. Lorsque le Bitcoin est tombé en dessous de 63 000 $ en mars, la société a laissé entendre que cela représentait une opportunité « d’acheter la baisse », d’autant plus qu’elle s’attend à ce que le prix du BTC atteigne 150 000 $ en 2025. Par ailleurs, les analystes prédisent que le taux de hachage, une mesure de la puissance de calcul utilisée pour valider les transactions, ne baissera que de 7 % suite au dernier halving en date, contre 15 à 20 % lors des événements précédents, ce qui devrait soutenir les mineurs de bitcoins ayant des coûts d’exploitation moindres.
250 000 $ en 2024
Tim Draper, fondateur de la société de capital-risque Draper Associates, explique que sa prédiction erronée, selon laquelle le Bitcoin aurait dû valoir 250 000 $ en 2023, résulte de la peur du gouvernement américain à l’égard du Bitcoin. Il estime cependant que le Bitcoin pourrait atteindre cette valeur cette année, et ceci en dépit d’une incertitude réglementaire persistante.Tim Draper considère que le Bitcoin est supérieur à la monnaie fiduciaire car il conserve des enregistrements précis des transactions. Selon ses prévisions, à l’avenir la demande pour le dollar américain diminuera, tandis que les individus pourront utiliser le Bitcoin pour payer leurs dépenses quotidiennes comme la nourriture et les vêtements.Par ailleurs, Tim Draper avait affirmé par le passé que l’adoption croissante par les femmes, qui représentent 80 % des achats au détail, servirait de catalyseur majeur.