Guide Polkadot (DOT)

Polkadot est une blockchain de couche 0 (ou Layer-0) qui se concentre sur l’avenir multi-chaînes. 

• Les blockchains de couche 1 (ou parachains) spécifiques à une application permettent aux développeurs de créer des chaînes L1 conçues explicitement autour de leur application et de leur proposition de valeur. Chaque chaîne dispose d’une sécurité partagée et d’une évolutivité financière, éliminant ainsi le besoin d’une sécurité amorcée (approche « bootstrap »). Toute chaîne L1 liée à Polkadot (ainsi que les chaînes L2 construites sur la base de chaînes L1) peut bénéficier de l’interopérabilité native de Polkadot et ainsi être en mesure de communiquer et d’échanger de la valeur et des informations avec d’autres parachains. En conséquence, toutes les chaînes bénéficient d’une interopérabilité accrue et d’une sécurité partagée.

• 8 730 adresses actives quotidiennes (moyenne mobile sur 7 jours)

46 000 transactions quotidiennes (moyenne mobile sur 7 jours)

Chiffres Clés

Mécanisme du protocole 

La partie essentielle du réseau Polkadot est la Relay Chain (le réseau central). Toute chaîne rattachée à la Relay Chain (les parachains) peut se connecter tant que la logique d’une chaîne peut être compilée vers Wasm (WebAssembly) et qu’elle adhère à l’API de la Relay Chain. 

Les parachains construisent et proposent des blocs aux validateurs sur la Relay Chain, où les blocs subissent des contrôles rigoureux en matière de disponibilité et de validité avant d’être ajoutés à la chaîne finalisée. Étant donné que la Relay Chain fournit les garanties de sécurité, les collators - des nœuds complets (ou full nodes) de ces parachains - n’ont aucune responsabilité en matière de sécurité et n’ont donc pas besoin d’un système d’incitation robuste. C’est ainsi que l’ensemble du réseau reste au fait des nombreuses transactions qui ont lieu.

En octobre 2023, le backing asynchrone a marqué une étape importante en matière de réalisation des performances et de flexibilité. Dans l’ensemble, ce développement représente une optimisation prononcée du protocole de consensus de parachain de Polkadot. Contrairement au backing synchrone, qui implique la création de blocs sur le bloc Relay Chain le plus récent, le backing asynchrone assouplit cette contrainte (en désynchronisant la croissance de la Relay Chain de celle de la parachain) et permet aux collators de proposer des blocs de parachain par le recours à des parents Relay Chain plus anciens. Cela permet aux collators de créer des pipelines de plusieurs blocs de parachain n’ayant pas encore été inclus dans la Relay Chain, augmentant ainsi l’efficacité et l’évolutivité. Les collators peuvent en outre proposer des candidats parachain à partir d’éléments plus anciens n’ayant pas encore été sauvegardés, des blocs pouvant être proposés à chaque bloc de Relay Chain.

Histoire 

• Kusama, un environnement de développement expérimental pour Polkadot, a été fondé en 2019 par Gavin Wood. Comme mentionné précédemment, Kusama est un réseau indépendant et autonome qui a été lancé comme une version préliminaire à Polkadot, avec le même code. Basées sur NPoS, les deux blockchains sont interopérables et sans fork, mais avec des cas d’utilisation différents. 

• 2021 a été une année fructueuse pour les développeurs, avec 16 parachains en fonctionnement et environ 31 % de l’offre totale (3 millions de KSM, le token natif de Kusama) étant verrouillés, en plus de la vente aux enchères par Polkadot de cinq slots de parachain (pour que les blockchains se « lient » au réseau) et, en conséquence, du verrouillage d’environ 106 millions de DOT, soit 9 % de l’offre totale, tout en constatant une augmentation (x3) du nombre de nominateurs pour atteindre 22 000, mais aussi du nombre de validateurs actifs. Ceci a eu pour effet de renforcer considérablement la sécurité et l’interopérabilité des deux réseaux.

• En 2022, 74 enchères de parachains ont été remportées sur Polkadot ou Kusama, pour soutenir un écosystème de plus de 300 applications selon la Fondation. Plus de 130 millions de DOT et près de 300 000 KSM ont été prêtés par la communauté Polkadot par le biais d’enchères (ou crowdloans) pour soutenir les offres des parachains, ce qui témoigne d’une grande confiance en l’avenir de l’écosystème Polkadot. Parachain leader dans l’intégration d’actifs du monde réel dans la DeFi on-chain, Centrifuge est à la tête du plus gros investissement de ce type à ce jour, avec un fonds de 220 millions de dollars. En 2022, Polkadot a réalisé un total de 15 mises à niveau transparentes et sans fork, portant le total cumulé à près de 50.

• En 2023, le lancement de la version Polkadot 1.0 a représenté la concrétisation du livre blanc de Polkadot de 2016. Désormais fonctionnellement complet, le code base de Polkadot a été entièrement remis à la communauté avec le lancement de Polkadot OpenGov et la migration de tout le code d’exécution vers un référentiel géré par le Technical Fellowship. Cette mesure implique une plus grande transparence et encourage la participation communautaire, favorisant ainsi un environnement propice à la croissance et au développement collaboratifs. 

L’avis de CoinShares sur Polkadot

L’introduction de la l’allocation de coretime par Polkadot révolutionne l’accès aux slots de parachain par la suppression des enchères concurrentielles et la réductions des entraves à l’accès des développeurs. En dépit d’un manque de compétitivité dans des secteurs clés tels que la DeFi, les NFT et le gaming, les opportunités de croissance résident dans de nouveaux développements tels que l’utilisation agile du cœur (ou core), l’amélioration de la communication inter-chaînes et la mise à l’échelle à travers l’évolutivité de la logique on-chain. Cependant, une apathie en matière d’investissements laisse planer une possible menace, entraînant potentiellement une sous-performance et un attrait réduit sur l’ensemble de son écosystème.

Points forts

• Auparavant, l’obtention d’un slot de parachain impliquait un processus concurrentiel via un mécanisme d’enchères, lequel n’est plus nécessaire depuis l’arrivée de la l’allocation de coretime. Les équipes peuvent acheter du coretime à la demande ou réserver du coretime en gros selon leurs besoins. Cela a pour effet de réduire grandement les obstacles à l’accès des équipes de parachain et autres « bricoleurs » de logiciels.

Points faibles

• Polkadot souffre d’un manque de compétitivité dans de nombreux sous-secteurs majeurs, notamment la DeFi, les NFT et le gaming. Bien que des améliorations soient en cours en matière architecturale, l’adoption se fait toujours attendre.

Opportunités 

• Un développement continu tel que l’utilisation agile du cœur (ou core) et l’allocation de coretime permettra à toute application d’accéder au calcul de Polkadot en fonction de ses besoins, et cela sans gaspiller de précieux blockspace. Les accords amélioreront la communication inter-chaînes et les garanties de sécurité des messages XCM. Enfin, Polkadot se développera en déplaçant la logique on-chain vers ses parachains système, ce qui lui permettra de disposer de davantage de bande passante pour les accords et le protocole des parachains.

Menaces 

• L’apathie des investisseurs particuliers et institutionnels pourrait entraîner une sous-performance du token au cours de ce cycle et l’impossibilité de générer d’intérêt supplémentaire pour les applications, les développeurs ou les investissements, ce qui entraînerait des boucles de réaction instables et une adoption inférieure à la normale.